Trois questions sur la miséricorde
On entend régulièrement des objections contre la spiritualité de la miséricorde. Qu’en penser ?
Les révélations de Jésus à sainte Faustine apportent-elles quelque chose de nouveau par rapport à la Bible ?
Ce que Jésus a appris à sainte Faustine fait partie des révélations privées reconnues par l’autorité de l’Eglise. Comme le rappelle le catéchisme de l’Eglise catholique, « elles n’appartiennent pas au dépôt de la foi. Leur rôle n’est pas d’« améliorer » ou de « compléter » la Révélation du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire ». (CEC 67) Dans une période où le mal allait particulièrement se déchaîner, ces apparitions ont été un appel à ne jamais perdre confiance dans la puissance de la miséricorde divine. Elles nous invitent à lire l’Ecriture en y voyant la révélation de cette Miséricorde.
La Miséricorde est-elle présente dans l’Ancien Testament ?
On oppose souvent à tort la colère de Dieu dans l’Ancien Testament à sa Miséricorde dans le Nouveau Testament. En réalité, l’attention que porte Dieu pour son peuple manifeste sa miséricorde, et sa colère a seulement pour but de pousser l’homme à la conversion. La misère de son peuple attire l’amour de Dieu, que ce soit quand il est réduit en esclavage en Égypte ou quand il désobéit à ses commandements. Et, « même quand, excédé par l’infidélité de son peuple, le Seigneur envisage d’en finir avec lui, c’est encore sa tendresse et son amour généreux pour les siens qui l’emportent sur sa colère » (Encyclique « Dives in Misericordia », n° 4).
Comment concilier la Miséricorde et la justice en Dieu ?
En Dieu, justice et miséricorde ne s’opposent pas. La justice éclaire ce que la miséricorde vient guérir. Quand Dieu fait miséricorde, c’est encore sa justice qui s’accomplit. Il voit notre misère et sait bien que nous ne pouvons nous en libérer tout seuls. C’est pourquoi il exerce sa miséricorde, comme dans la parabole du débiteur insolvable qui doit 10.000 talents à son maître, somme qu’il ne peut rendre. En ne lui réclamant pas la somme qu’il lui est due en justice, le maître manifeste avec éclat sa miséricorde. La justice de Dieu révèle donc l’abîme de la Miséricorde dont il fait preuve envers nous.