Regard posé sur quinze années de miséricorde
Notre communauté a fêté en septembre ses quinze ans, âge modeste, mais qui permet déjà de poser un regard rétrospectif.
En 2000, le pape Jean-Paul II canonisait sainte Faustine et lui demandait, dans son homélie : « Que ton message de lumière et d’espérance se diffuse dans le monde entier, pousse les pécheurs à la conversion, dissipe les rivalités et les haines, incite les hommes et les nations à la pratique de la fraternité ». Cinq ans plus tard, il rendait son âme à Dieu et notre communauté prenait naissance, mue par le désir de diffuser ce message dans le monde entier. Dans la multiplicité des apostolats que les membres de la communauté ont pu exercer durant ces quinze années – paroisses, aumôneries d’école, d’hôpital et de prison, camps auprès des jeunes, prédication de retraites… – le facteur d’unité est la volonté de faire rayonner la miséricorde.
Dans notre monde qui semble de plus en plus livré au pouvoir des ténèbres, une phrase de Jésus à sainte Faustine résonne à nos oreilles : « L’humanité n’aura de paix que lorsqu’elle s’adressera avec confiance à la Divine Miséricorde » (Journal, p. 132). La paix et la fraternité entre les hommes ne passeront que par la conversion du coeur de l’homme au Coeur miséricordieux de Jésus. C’est cette nouvelle que nous voulons annoncer, crier au monde, à temps et à contretemps.
Mais annoncer ce message ne suffit pas. Il faut aussi oeuvrer dans le secret pour qu’il puisse être acueilli. Et c’est le travail de la prière, de l’offrande intérieure, à l’école du futur saint Charles de Foucauld. Il voyait en effet le bien qui pourrait être fait aux populations d’Algérie comme une conséquence de sa propre sanctification : « Tel pasteur, tel peuple. Le bien que fait une âme est en raison directe de son état intérieur. La sanctification des peuples de cette région est donc entre mes mains. Il sera sauvé si je deviens saint » (Résolutions de la retraite annuelle de 1902). La mission n’est pas d’abord une question d’activité extérieure ou de planification, mais une question de sainteté personnelle, pour le salut des âmes.
Abbé Jean-Raphaël Dubrule
Supérieur de la communauté