Prendre les croix de tous les jours,
Editorial de mars
Pendant le temps du carême, le pape François a encouragé à suivre Jésus, quitte à perdre son confort : « Non pas faire ce que je veux, mais ce que Jésus veut », a-t-il dit lors de la messe matinale en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, le 2 mars 2017.
Au lendemain du mercredi des Cendres, le pape a invité à vivre le carême en prenant en compte trois réalités : l’homme, Dieu et le chemin. La réalité de l’homme, a-t-il expliqué dans son homélie rapportée par Radio Vatican en italien, est de choisir entre le bien et le mal, comme souligné dans la première lecture (Dt 30, 15-20).
Cependant, a ajouté le pape, « nous devons nous convertir non pas à un Dieu abstrait, mais à un Dieu concret qui s’est fait Christ ». En effet, la réalité de Dieu c’est le Christ et la Croix : « Il n’y a pas Dieu sans le Christ. Un dieu sans Christ, ‘désincarné’, est un dieu irréel ». « Et quand nous nous éloignons de (…) cette réalité et de la Croix du Christ, de la vérité des plaies du Seigneur, a-t-il prévenu, nous nous éloignons aussi de l’amour, de la charité de Dieu, du salut et nous marchons sur une route idéologique (…) : ce n’est pas Dieu qui est venu à nous et qui s’est fait proche nous nous sauver, et qui est mort pour nous ». Le pape a cité un dialogue entre un agnostique et un croyant : le premier confie qu’il ne parvient pas à comprendre comment Dieu peut être le Christ. « Pour moi ce n’est pas un problème. Le problème aurait été si Dieu ne s’était pas fait Christ », répond le croyant. « C’est la réalité de Dieu : Dieu fait Christ, Dieu fait chair, et c’est le fondement des œuvres de miséricorde. Les plaies de nos frères sont les plaies du Christ, sont les plaies de Dieu, parce que Dieu s’est fait Christ ».
Enfin, le chrétien doit suivre un chemin, a poursuivi le pape François. Il s’agit de « suivre le Christ, faire la volonté du Père, comme Lui, prendre les croix de tous les jours et se renier soi-même pour suivre le Christ. Non pas faire ce que je veux, mais ce que Jésus veut ; suivre Jésus ».
« Sur ce chemin nous perdons la vie, pour la gagner ensuite, a-t-il assuré ; (ce chemin) c’est perdre la vie en continu (…), perdre le confort, être toujours sur la route de Jésus qui était au service des autres » et en prière.
« C’est le juste chemin, a conclu le pape (…). L’unique chemin sûr est de suivre le Christ crucifié, le scandale de la Croix ».