Edito de juin
Trois événements concernant l’islam se sont déroulés ces jours-ci. D’abord le manifeste contre l’antisémitisme de 300 personnalités, puis la déclaration de 30 imams français qui appellent à combattre la radicalisation, mais sans incriminer le Coran, enfin l’invitation par le ministre de l’intérieur de 300 imams étrangers pour prêcher durant le ramadan, dont 150 viennent de Turquie et 120 d’Algérie.
Le manifeste contient de grandes inexactitudes et des maladresses : s’il a le mérite de dénoncer un antisémitisme présent dans les textes sacrés de l’islam et plusieurs prédications causes d’une radicalisation, on regrette cependant qu’il se limite à la dénonciation d’un nouvel antisémitisme en France. Le drame de l’islam est beaucoup plus profond, il ne s’agit pas seulement d’une affaire franco-française. La violence des textes sacrés (Coran et hadith) concerne autant les chrétiens que les mauvais croyants, les mécréants. 39 pays musulmans, d’après l’ONG Portes Ouvertes, persécutent les chrétiens. Les problèmes de la violence posés par l’islam sont donc : la liberté religieuse, l’attitude envers les femmes, la destruction de la culture, la fusion du pouvoir temporel et spirituel, l’esclavagisme… Il ne s’agit pas seulement de souhaiter l’abrogation de certains versets violents du Coran mais de reconsidérer tous les principes fondateurs de l’islam causes d’une radicalisation permanente pour un grand nombre de musulmans.
Encore une fois, la notion de Parole incréée empêche une véritable herméneutique du texte, l’imitation du prophète continue d’inspirer une application stricte de la charia, et l’eschatologie annonçant le triomphe final de l’islam favorise toujours le djihad. La question est donc bien d’ordre spirituel et théologique. La comparaison avec la Bible bien interprétée avec Vatican II n’est pas juste. La notion d’inspiration biblique qui passe par une médiation humaine exige une interprétation et l’Église a toujours condamné un antisémitisme radical. Avant Vatican II, Pie XI et Pie XII avaient rejeté cette vision raciste. Les 30 imams ne voient comme cause de cette violence islamique qu’une question sociale. Il ne s’agit pas de naïveté, mais hélas d’idéologie. L’arrivée de 300 imams ne va certainement pas favoriser un mouvement vers un islam paisible…
Abbé Fabrice Loiseau